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Le choc

Le début de mon parcours de femme  Nomade s’est déroulé au Venezuela.

 

A l’époque, je vivais à Paris et ma vie était rythmée, comme beaucoup de parisien, par le « métro, boulot, dodo ». J’essayais de me faire un chemin dans un milieu qui n’était pas le mien, l’audiovisuel, et je me perdais progressivement dans la maladie et l’isolement.

 

J’étais dans un état émotionnel, mental et physique plus que critique. Je ressemblais à une pauvre brindille sans force, remplie de vulnérabilité.

 

Quand mon « chéri » me proposa de partir en sac à dos au Venezuela, j’ai sauté sur l’occasion.

 

Ce fut peut- être une fuite. Ce fut surtout la meilleure solution pour entamer ma guérison.

 

Il me fallait changer tous mes repères. Ce fut le cas !

 

Le Venezuela est un pays grandiose de part ces paysages composés de sublimes forêts tropicales et de mer turquoise. Sa faune et sa flore sont exubérantes, ce qui m’a permis de découvrir des serpents, scorpions et autres insectes de tailles surnaturelles ! Nous

arpentions la côté caribéenne, de posada en posada (petit hôtel), à déguster des empanadas et à danser au son de mélodies ensoleillées.

 

Le peuple, malgré les souffrances du quotidien était exemplaire dans son accueil et sa gentillesse. Ce nouvel environnement, loin de la grisaille parisienne, remplit mon cœur de joie.

 

 

Nous sommes arrivés cependant, dans ce pays, sans savoir que la période était plus que critique économiquement parlant. Ce qui par ricochet, développait un climat d’insécurité constant. Ce fut la première fois de ma vie que je côtoyais la peur…la peur, de perdre la vie.

 

Ne surtout pas s’arrêter au feu de circulation, des barreaux à toutes les fenêtres, ainsi que devant les boutiques. Le port des armes autorisé provoquait un danger permanent.

 

Ce qui m’a marqué le plus de cette expérience, ce sont les électrochocs qu’elle m’a permis de recevoir : Le contact avec cette nature grandiose m’a permis de me reconnecter à la Terre et à mon ancrage.

 

La résilience des Vénézuéliens me permit de relativiser sur mes propres blessures. Enfin, l’insécurité ambiante a déclenché chez moi l’envie de vivre.

Le fait d’avoir la peur au ventre du matin au soir, d’être kidnappée, voir tuée, m’a fait comprendre que la vie est chère et que je dois la chérir.

 

La plus belle rencontre que j’ai eu l’opportunité de vivre dans ce pays s’est déroulée en plein cœur de la forêt tropicale, après des heures de marche, dans un temple Taoïste.

 

J’y ai été reçu par une charmante « petite » dame d’origine asiatique. Son rituel consistait à l’imposition de capsules en verre sur mon dos et de prières. Après quelques minutes, j’ai vu une magnifique lumière blanche et je me souviens avoir exploser en sanglot.

 

Je sais que ce moment fut la première étape de ma guérison.

 

Nous sommes restés seulement 6 mois au Venezuela et toutes ces expériences ont été déterminantes pour moi. Alors merci cher Venezuela pour cette reconnexion à la Vie. Je dirais même, cette renaissance.